Les jeux de l’enfance
Les jeux de mon enfance
Lors d’une formation l’an passé sur le programme éducatif, le formateur a donné à chacune de nous un papier. Nous devions dessiner le jeu qui a marqué notre enfance. Pour certaines, c’était les Barbies, pour d’autres, les jeux de carré de sable ou les blocs Légos. Pour ma part, le souvenir était on ne peut plus précis. J’ai tout de suite pensé à ma poupée bout d’choux. Elle s’appelait Gwendoline.
Ensuite, il nous a posé une question bien anodine en apparence. «À quelle fréquence jouiez-vous à ce jeu? » La réponse fut pratiquement unanime pour toutes les éducatrices présentes: tout le temps!!! J’ai passé des heures et des heures à prendre soin de Gwendoline. À lui faire des queues de cheval, à l’habiller de différentes façons, à la promener dans une petite poussette, à lui chanter des chansons.
Si nous passions des heures et des heures à jouer à la même chose, pourquoi avoir tendance à privilégier la diversité et la nouveauté pour nos enfants d’aujourd’hui? On leur demande de s’intéresser à tout, on leur achète des jouets variés dans l’espoir qu’ils développent des nouveaux intérêts et pour être certains que leur développement global soit maximisé. Pour être certain que notre enfant a ce qu’il y a de mieux. Pourtant, j’ose croire que nous tous sommes devenus des adultes sains et équilibrés. Faisons-nous fausse route ?
La réponse se trouve sous nos yeux, chez votre enfant. Il peut bien passer des heures à jouer avec ses dinosaures ou avec sa pâte à modeler, il ira chercher à travers son jeu ce dont il a besoin pour se développer. Tantôt, il développera son côté socio-affectif lorsqu’elle partagera son jeu avec un ami ou avec sa sœur. Tantôt, il développera son habileté mathématique quand il fera des paquets de 5 bonshommes Fisher-Price pour s’inventer une partie de hockey. Il fera des apprentissages au niveau de la lecture quand il racontera une histoire devant ses dizaines de toutous tous aussi attentifs les uns que les autres. Et il exercera sa mémoire quand il récitera par cœur les paroles de son CD préféré. Et ce qui est de plus extraordinaire dans tout cela, c’est que le lendemain, lorsqu’il jouera (encore !) à la même chose, ce sera d’autres habiletés qui seront travaillées.
Ici, au CPE, nous avons aussi eu cette réflexion. Et nous reconnaissons le rôle de l’enfant dans son propre développement. Parlez-en à Loulou, des Chibouquis, chez qui les copains redemandent encore et encore les blocs Légo. Ou à Anik, qui joue régulièrement à la cachette suite à la demande de ses amis. Le même jeu, mais une foule d’apprentissages différents à faire. Bien sûr, les enfants apprécient beaucoup lorsqu’on propose des nouvelles idées d’activités. Ils peuvent alors décider d’y participer ou non. Et si ce dernier décide de faire fi de la nouveauté pour retourner à son jeu fétiche, nous le respecterons. C’est sa façon à lui de nous dire qu’il n’en a pas fait le tour encore. Qu’il lui reste des choses à apprendre.
Et vous, quels étaient les jeux de votre enfance?